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Étudiante au doctorat en musicologie

Rencontre avec Héloïse Rouleau, étudiante au doctorat en musicologie à la Faculté de musique de l’Université de Montréal.

  •  Parlez-nous de vous et de votre parcours. 

Je suis étudiante au doctorat en cotutelle en musicologie à l’Université de Montréal, ainsi qu’en histoire, histoire de l’art et archéologie à l’Université de Liège. Mes recherches s’articulent à la rencontre de la sociologie et de la musicologie, autour du répertoire hip-hop. Je suis une chercheure appliquée et engagée, ce qui m’a valu la bourse Joseph-Armand-Bombardier du CRSH pour poursuivre mes études doctorales et tout récemment, le Prix de la Fondation SOCAN/MusCan pour la recherche sur la musique canadienne. 

J’ai d’abord joué du violon, pour ensuite arrêter la pratique et me diriger vers des études en journalisme. J’ai vite compris que ce qui m’allumait c’était de parler de musique, mais pas juste en surface comme c’est souvent le cas dans les médias. J’ai donc terminé mon baccalauréat et je me suis redirigée vers la musicologie pour faire de la recherche sur les sujets musicaux qui me passionnent. 

Sur les bons conseils de la professeure Marie-Hélène Benoit-Otis, j’ai d’abord rattrapé le retard dans ma formation musicale en m’inscrivant à la majeure en musiques, histoire et sociétés. J’ai ensuite entamé ma maîtrise sous la direction de Michel Duchesneau. En combinant mes parcours en communication et en musique, je me suis penchée sur l’articulation de la communauté rap québécoise sur le web à la suite de sa marginalisation par l’industrie au début des années 2000. Ma thèse se penchera sur des enjeux similaires autour de la communauté rap francophone de Belgique.

  • Pourquoi avoir choisi la Faculté de musique?  

Au départ, c’était pour approfondir mes connaissances en musique sans avoir à refaire un baccalauréat. Par la suite, c’est l’expertise et l’encadrement que j’y ai reçus du corps enseignant en musicologie. C’est un milieu très vivant pour la recherche et la recherche-création en musique. J’ai adoré avoir l’occasion, dès le 1er cycle, de m’impliquer, d’apprendre et de m’épanouir dans des projets diversifiés et stimulants en tant qu’auxiliaire de recherche à l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique

  • Y avez-vous fait des apprentissages dont vous n’auriez jamais soupçonné l’existence ou l’utilité auparavant?

J’ai appris à organiser et coordonner des activités scientifiques, en plus d’en apprendre beaucoup sur les enjeux liés aux métiers de créatrices et d’interprètes en musique grâce à mon implication dans la vie étudiante. Et je sais aussi maintenant faire du solfège atonal!

  • Y a-t-il des personnes qui ont été déterminantes dans vos études?

Il y en a tellement! Il y a Michel Duchesneau pour sa confiance, sa patience, son enthousiasme pour tous mes projets et pour son implication dans ma formation. Il y a l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique qui a soutenu financièrement mes recherches; les membres du Laboratoire de recherche musique, histoire et société́ pour l’écoute, les conseils, les répits, les rires et les encouragements. Il y a Federico Lazzaro qui m’a fait confiance en m’engageant comme auxiliaire de recherche; Irina Kirchberg pour l’encadrement et les conseils; Marie-Pierre Leduc pour toutes les fleurs lancées dans les grands moments de doute...

Il y a le corps enseignant qui m’a donné́ confiance, des bibliothécaires dont l’empathie et l’aide ont été plus que nécessaires. Il y a aussi le Comité́ féministe et le Cercle de musicologie pour la réalisation de plusieurs projets. 

La rencontre la plus spéciale a certainement été celle avec Marie-Hélène Benoit-Otis qui m’a accueillie dans son bureau en 2015, en pleine crise existentielle, qui a cru en mes projets et qui a su, tout au long de mon parcours, diriger mon zèle de la bonne façon. Et je ne veux pas oublier Véronique Lefebvre pour sa GRANDE patience avec moi et toutes mes questions administratives!

  • Y a-t-il une expérience particulière que vous avez vécue à la Faculté qui, selon vous, est inoubliable?

Lors de ma première année de maîtrise, j’ai participé à l’École d’hiver internationale en médiation de la musique co-organisée par la Faculté de musique, la Sorbonne Université et des haute écoles de musique de Lausanne et de Genève. J’ai visité la Suisse et y ai développé tout un réseau en recherche musicale.

  • Quels conseils donneriez-vous à un étudiant de première année?

Entrez en contact avec les professeurs pour qu’ils vous guident dans votre parcours et vos choix! Ce sont les meilleures personnes pour nous aiguiller dans notre parcours et nous donner les moyens de réaliser nos projets! 

  • Décrivez un projet ambitieux (ou complètement fou!) sur lequel vous avez travaillé.

Avec des diplômées et diplômés du DESS en médiation de la musique et des étudiantes et étudiants à la maîtrise et au doctorat en musicologie, nous avons mis sur pied un OBNL, les Médiateurs et médiatrices de la musique du Québec, pour œuvrer au développement et à la professionnalisation de la discipline au Québec. 

Avec le Comité féministe, nous travaillons afin d’organiser un concert qui mettra de l’avant les femmes, personnes s’identifiant comme femmes, personnes de genre non-binaire, personnes issues de la diversité sexuelle et de la diversité culturelle de la Faculté de musique pour mettre leur travail artistique de l’avant. 

  • Quelles sont vos inspirations?

Le travail qui m’a le plus marqué dans mon parcours est celui de la sociologue Tricia Rose qui fait de la recherche engagée et qui a élaboré un cadre théorique essentiel à l’étude du hip-hop. Le travail du musicologue Karim Hammou sur le rap en France a également éveillé beaucoup de mes pistes de recherches. 

  • Quelles sont vos aspirations?

J’aimerais enseigner et poursuivre mes recherches sur le rap, les musiques populaires, la musique au Québec et en Belgique ainsi que les transformations du métier de musicien avec le web. J’espère contribuer à l’avancement de la reconnaissance des Hip-hop studies dans le milieu académique, que ce soit en danse, en arts visuels ou en musique. J’aimerais aussi aider à faire plus de place au discours des personnes de couleur et plus particulièrement des personnes noires dans les études sur le hip-hop (et plus largement dans le milieu académique).

 Mars 2021

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