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Rencontre avec Showan Takavol, étudiant au doctorat en musique (composition et création sonore) à la Faculté de musique de l’Université de Montréal

  • En quelques mots, comment vous décririez-vous?

Je suis un musicien créatif, productif et avec une solide technique instrumentale. En tant que compositeur, je tente de créer des ponts conciliateurs entre la musique du monde et la musique contemporaine. La flexibilité et l’adaptabilité sont deux principes omniprésents dans ma démarche compositionnelle.

  • Parlez-nous de votre parcours

Je suis un musicien et un compositeur iranien d’origine kurde né à Téhéran. J’ai immigré au Québec en 2015 avec le statut de travailleur autonome. À présent, je suis citoyen canadien. J’ai commencé la musique à l’âge de 9 ans, attiré par le violon. J’ai tout d’abord étudié le violon classique et, peu de temps après, je me suis rendu compte que les formes traditionnelles de la musique iranienne, notamment dans leurs formats rituels, me séduisaient infiniment. C’est la raison pour laquelle, j’ai commencé l’apprentissage du kamancheh (vièle à pique iranienne dont le timbre me semblait vraiment magique).

Durant mes études universitaires, j’ai obtenu une licence en musique et une maîtrise en interprétation du kamancheh de la Faculté des beaux-arts de l’Université de Téhéran. Bien que mes études au baccalauréat aient été plus concentrées sur l’interprétation, elles se sont terminées par l’analyse et l’exécution d’une de mes compositions pour un quatuor à cordes frottées avec les instruments iraniens. De même, mon projet de maîtrise s’est concrétisé sous forme d’un concerto pour le kamancheh et orchestre symphonique. Dès mon arrivée à Montréal, j’ai poursuivi mes études en composition à la maîtrise à la Faculté de musique de l’Université de Montréal, et, à présent, je suis inscrit en 3e année de doctorat en composition et création sonore.  

Je pense que le défi pour trouver un équilibre entre l’interprétation traditionnelle orientale (basée sur l’improvisation) et la musique orchestrale occidentale m’a conduit naturellement vers le métier de compositeur. C’est peut-être la raison pour laquelle, actuellement, j’aimerais intégrer des éléments de la musique du monde, particulièrement ceux de la musique modale du Moyen-Orient et de la musique savante persane, dans mes compositions contemporaines. Trouver des points de rencontre entre ces deux univers m’a conduit vers la création. 

En tant que spécialiste du kamancheh, il est intéressant de noter que, lorsque j’amorce une composition musicale, les structures modales viennent générer mon discours de façon inconsciente et naturelle. Lorsque je tente d’écrire dans un langage musical occidental contemporain, il faut, chaque fois, que je relève le défi d’unifier deux univers différents afin de pouvoir m’approcher d’un type de musique modale contemporaine avec une saveur moyen-orientale. En fait, à mon avis, c’est cette contradiction qui m’a aidé à trouver ma signature. 

  • Quel(s) programme(s) d’études suivez-vous à la Faculté de musique ?

En 2017, j’ai obtenu une maîtrise en composition instrumentale sous la direction de François Hugues Leclair et d’Ana Sokolović. Actuellement, je réalise un doctorat en composition et en création sonore sous la direction d’Ana Sokolović et sous la codirection de Nathalie Fernando. Toutes ces personnes sont très importantes pour mon développement professionnel et de plus, influentes dans le milieu musical.

  • Que préférez-vous à la Faculté ?  

Ce qui me plait le plus, c’est avant tout la communauté. J’apprécie également les ensembles professionnels affiliés à la Faculté et l’équipe pédagogique qui contribue efficacement à l’évolution des étudiant·es.

  • Pourquoi avoir choisi la composition et la création sonore à la Faculté de musique ? 

En fait, c’est grâce à ma professeure, Ana Sokolović, que j’ai découvert la Faculté de musique et j’ai pu en apprécier toutes les qualités, tant sur le plan de l’enseignement que sur celui de l’ambiance, très conviviale.

  • Pour vous, la création sonore, qu’est-ce que c’est ? 

 C’est la création au sein de moments présents, pour vivre les instants, les résultats ou l’interprétation. Pour moi, tous ces moments représentent une expérience intuitive. 

  • Qu’est-ce qui donne sa « couleur » particulière à la Faculté de musique de l’UdeM selon vous ?

L’ambiance chaleureuse, la communication étroite entre les professeurs et les étudiantes et les étudiants, l’emplacement géographique de la Faculté sur la montagne, sur le plan sportif.

  • Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Pour la création, je m’inspire fortement et franchement d’autres arts que la musique. Je m’inspire également de la musique des êtres humains pourvu qu’elle émane de sources naturelles comme les berceuses d’une mère ou la musique des musiciens ruraux traditionnels.  

  • De quelle manière votre parcours à la Faculté de musique influence-t-il votre vie ?  

Entamer une maîtrise en composition à la Faculté de musique a représenté un grand défi pour moi, notamment parce que cela coïncidait avec mon immigration et la découverte d’une nouvelle culture. Cependant, je me suis senti soutenu, particulièrement par mes professeur·es. Je pense que cela m’a aidé à accélérer mon intégration aux réseaux de musicien·nes.  

  • Quels conseils donneriez-vous à un étudiant de première année ?   

Je lui conseillerais d’être persévérant, de faire preuve de flexibilité pour favoriser et faciliter son apprentissage.

  • Quelles sont les 3 qualités les plus importantes pour un musicien ?

La persévérance, la curiosité approfondie envers l’esthétique d’autres styles musicaux et la créativité sont, à mon avis, des qualités essentielles pour un artiste.

  • Outre la musique, quels sont vos centres d’intérêt ou vos passions ? 

En dehors de la musique, ma famille, la méditation, la nature et la vie sauvage représentent mes principaux centres d’intérêt. 

  • Quels sont vos projets pour l’avenir?

Je souhaite écrire des livres sur la composition musicale axés autour de la relation entre compositeurs et interprètes et autour des compositions pluridimensionnelles. De plus, j’ai beaucoup de projets musicaux pour l’art de la scène.

 

Avril 2022

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