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Le violoniste Guillaume Sutre, nouveau professeur invité à la Faculté de musique

Cet automne, le violoniste français Guillaume Sutre se joint au corps enseignant en cordes de la Faculté de musique de l’Université de Montréal à titre de professeur invité. En plus d’avoir enseigné au CRR de Paris, à l’UCLA Herb Alpert School of Music de Los Angeles et à la Tianjin Juilliard School en Chine, il a également donné de nombreux cours de maîtres à travers le monde. Ses activités de concertiste l’ont conduit de l’Europe à l’Asie en passant par l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient.

Passionné par la musique de chambre et la richesse de ce répertoire, Guillaume Sutre a été membre du célèbre Trio Wanderer – qu’il a fondé lorsqu’il étudiait au Conservatoire national supérieur de musique (CNSM) de Paris –, puis premier violon du Quatuor Ysaÿe durant 20 ans. Avec ces deux ensembles, il a interprété Haydn, Beethoven, Schumann, Brahms, Boucourechliev et Dusapin. Toutefois, le violoniste n’hésite pas à sortir des sentiers battus, et le duo violon et harpe qu’il forme avec son épouse Kyunghee Kim-Sutre est sans cesse en quête d’un répertoire à découvrir, à revaloriser ou à enrichir grâce aux œuvres de jeunes compositeurs contemporains. 

  • Comment percevez-vous votre arrivée dans l’équipe professorale de la Faculté de musique?

Je suis impatient de rejoindre mes collègues de la Faculté de musique et enthousiaste à l’idée de travailler avec eux. Ayant eu quelques discussions à distance avec plusieurs professeurs, j’ai apprécié leurs très grandes qualités pédagogiques tout comme les valeurs qu’ils défendent et que je partage : l’esprit d’équipe, la convivialité, l’attention portée à l’épanouissent artistique des étudiantes et étudiants, et le respect mutuel. 

  • Quels sont les grands principes de votre enseignement?

Outre le perfectionnement de la technique instrumentale, dont l’unique but est de transmettre au mieux les émotions, j’accorde une importance particulière à la compréhension de la personnalité de chaque élève afin de l’aider à développer ses qualités artistiques. Si je suis exigeant avec mes étudiantes et étudiants, je n’en suis pas moins très encourageant afin de les aider à prendre confiance, à repousser leurs limites pour devenir des interprètes rompus à l’art de la musique de chambre, de l’orchestre ou du jeu en soliste. Ces qualités peuvent se développer grâce à l’enseignement individuel, mais également en groupe. Pour cela, j’organise régulièrement des rencontres de groupe. En jouant devant leurs camarades, les jeunes violonistes apprennent à se surpasser et à formuler des critiques positives les uns sur les autres.  

Accompagner les élèves dans leurs projets professionnels et les sensibiliser à la réalité et aux besoins du milieu musical figurent parmi mes principales préoccupations. Afin de favoriser les contacts entre les étudiants et le milieu professionnel, j’envisage d’organiser des rencontres avec des musiciens et des professionnels du milieu artistique montréalais. Je souhaite également inviter des violonistes réputés dans le cadre des nombreux cours de maître organisés chaque année par la Faculté de musique. 

Par ailleurs, si les émotions procurées par la musique restent un besoin vital, toute musicienne et tout musicien qui désire faire une carrière doit maîtriser les moyens technologiques en constante évolution. En effet, nous n’écoutons plus la musique comme nous le faisions il y a 40 ans, et la pandémie a inéluctablement influencé le comportement des auditeurs et des artistes. Passionné par la haute technologie et les métiers du son, je prodigue volontiers mes conseils à titre d’interprète, de producteur ou d’éditeur de disques; ce que je fis lors du premier enregistrement du Quatuor Calidore en 2015.

  • Quels sont les musiciens ou les événements qui vous ont le plus marqué durant votre carrière?

Au cours de mes années d’études, j’ai rencontré des musiciens inspirants et motivants : le pianiste Jean-Claude Pennetier, au CNSM de Paris, a soutenu et encouragé la création du Trio Wanderer; Josef Gingold et Franco Gulli, mes professeurs à l’Indiana University, m’ont transmis le respect du texte musical; Menahem Presler – le pianiste du Beaux Arts Trio – et les membres du Quatuor Amadeus m’ont guidé dans la découverte et la compréhension de la musique de chambre.

Quant aux moments forts de ma carrière, je songe au premier concert à la Philharmonie de Berlin avec le Triple concerto de Beethoven ou au dernier concert du Quatuor Ysaÿe à Paris en 2014. Toutefois, le souvenir le plus émouvant restera le concert violon et harpe donné avec mon épouse, à l’hôpital de Nantes, devant un public formé de personnes victimes de sérieux accidents nerveux ou de maladies graves. Ce moment d’échanges particulier m’a fait réaliser à quel point la musique peut momentanément libérer de la souffrance un corps profondément meurtri.  

Septembre 2021