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I Putu Arya Deva Suryanegara

Étudiant à la maîtrise en musique, option Composition et création sonore

  • Quel est votre parcours ?

Alors que j’étais encore très jeune, je rêvais de jouer du kendang, le tambour traditionnel balinais. À défaut d’en posséder un, je pratiquais tous les jours sur une boîte en carton et j’incitais ma sœur à me suivre dans mes rêveries. Lorsque j’ai finalement obtenu mon premier tambour, j’ai appris auprès de mon maître I Wayan Budiarta. Ce dernier, ainsi que mes maîtres subséquents, m’ont permis de remporter des compétitions de kendang, jusqu’en 2015.

Pendant cette période, j’ai enseigné et composé au sein de plusieurs communautés de mon village. Ensuite, j’ai étudié la composition au conservatoire de musiques balinaises SMKN 3 Sukawati et à l’institut des arts d’Indonésie ISI Denpasar avec I Made Subandi, I Gusti Ngurah Padang, I Ketut Cater et I Nyoman Windha. Peu avant de graduer, je me suis joint à l’équipe de Insitu Recordings, où j’ai étudié la réalisation d’enregistrements de grands ensembles.

Cette expérience m’a amené à explorer l’utilisation d’appareils électroniques dans la composition pour gamelan balinais.

Dans mon village de Kerobokan, j’ai fondé en 2011 l’ensemble de gamelan et de danse Naradha Gita (NAGi) performant régulièrement de nouvelles compositions pour gamelan. Également, je collabore avec des compositeurs et compositrices locaux et internationaux, en plus de tisser de forts liens avec ma communauté par la performance d’œuvres traditionnelles.

Aujourd’hui, je compose, joue et enseigne les musiques de gamelan balinais. Aussi, depuis peu, j’expérimente de nouvelles approches pour la composition alliant gamelan et musiques électroniques.

  • Quel programme d’études suivez-vous à la Faculté de musique et pourquoi ?

Avide d’en apprendre plus et devant l’inexistence d’une institution pour supporter mon intérêt à Bali, je me suis tourné vers la Faculté de musique de l’Université de Montréal. C’est l’une des rares institutions au monde où l’on peut retrouver à la fois un riche programme en composition de musiques numériques et un ensemble de gamelan balinais. Depuis 2019, je poursuis une maîtrise en musique, option Composition et création sonore sous la direction de Pierre Michaud et de Jonathan Goldman.   

  • Que préférez-vous à la Faculté ?

Ce qui me marque à la Faculté de musique est l’ouverture du corps enseignant à la diversité des bagages musicaux de leurs étudiantes et étudiants. Leur patience et compassion à mon égard, m’ont aidé à comprendre des concepts qui ne m’étaient pas familiers. L’environnement est propice à la discussion avec les autres, qui ont décidément une influence importante sur mon développement! 

  • Parmi les membres du corps enseignant facultaire, y en a-t-il qui vous inspire en particulier ?

Mon directeur de recherche, Pierre Michaud, m’amène à penser et repenser les façons de combiner l’électronique au gamelan en m’amenant à considérer différentes possibilités esthétiques et techniques. Mon codirecteur de recherche, Jonathan Goldman, est une source d’inspiration, pour sa façon d’enseigner et ses perspectives en musicologie et ethnomusicologie. Le respect qu’il porte envers ses étudiantes et étudiants et ses invités spéciaux est remarquable. Leurs approches à l’enseignement m’inspirent à devenir, je l’espère, un pédagogue donnant toute la place et le respect que les élèves méritent. 

  • Avez-vous fait des apprentissages à la Faculté dont vous n’auriez jamais soupçonné l’existence ou l’utilité auparavant ?

Je n’aurais jamais cru apprendre à construire un gong robotisé ou à programmer des compositions en lumières DMX! 

  • De quelle manière votre parcours à la Faculté de musique influence-t-il votre vie ?

Être loin de chez moi, pour étudier dans une nouvelle langue et dans un programme très différent de ce que je connaissais jusqu’à présent, m’ouvre vers de nouvelles perspectives quant à ma propre culture musicale. La chance que j’ai eu d’enseigner à des étudiantes et étudiants non originaires de Bali m’a permis de constater à quel point des concepts, qui peuvent sembler évidents à première vue, ne sont pas nécessairement partagés de façon universelle. 

  • Dans votre parcours à la Faculté de musique, vous avez sûrement croisé des personnes marquantes qui ont un impact sur votre développement. Pouvez-vous nous parler de l’une d’entre elles ?

Je suis reconnaissant d’avoir eu la chance de rencontrer et de jouer avec les membres de l’ensemble de gamelan balinais en résidence Giri Kedaton. Leur aide constante avec mes questionnements sur la langue française et leur participation à mes projets de composition ne sont qu’une parcelle de ce qu’ils ont accompli pour moi. Ils sont devenus une famille !

  • Avez-vous un souvenir particulièrement marquant à la Faculté de musique que vous voudriez partager avec nous ?

Un moment qui fût particulièrement spécial pour moi est ma performance en musique électroacoustique. C’était la première fois que je voyais autant de haut-parleurs, j’étais très enthousiaste de spatialiser ma pièce et d’entendre les créations de mes collègues. J’ai appris à ce moment ce que signifie le succès d’un concert électroacoustique et du processus qui y mène.

  • Quels conseils donneriez-vous à un étudiant de première année ?

Je conseillerais de ne pas avoir peur de vous lancer dans une nouvelle aventure. Il peut s’avérer déstabilisant de sortir de sa zone de confort, mais ce premier coup à donner en vaut la chandelle.  Ce sont de nouvelles perspectives qui se sont finalement intégrées pleinement à mon processus créatif.

  • Quelles sont les 3 qualités les plus importantes pour un musicien ?

1. Écouter et respecter la musique et les gens avec qui on travaille.

2. Comprendre et respecter la diversité des perspectives.

3. Ne pas avoir peur de se donner le défi de vivre de nouvelles expériences musicales.

  • Outre la musique, quels sont vos intérêts ou passions ?

M’occuper de plantes, pratiquer des sports d’hiver et manger du chocolat, m’aident à me rafraîchir l’esprit pour ensuite mieux me concentrer sur mes travaux.

  • Quelles sont vos aspirations ?

Je désire continuer à soutenir les gens de ma communauté qui veulent étudier la musique. Je rêve de fonder une école de musique accessible à tous et toutes.