Mot du chef d’orchestre
Éloge de la légèreté de l’être
Sur notre belle planète, il existe une réalité première, franchement inéluctable, totalement constante et avec laquelle les humains de tous temps ont su composer malgré tout : la loi de la gravité… Tous les animaux qui rampent, qui marchent, qui courent, qui bondissent et qui grimpent, du plus petit lemming de l’Arctique jusqu’à l’éléphant d’Afrique, en passant par le bien connu homo sapiens, tous vivent en connaissant très bien les limitations dues à la gravitation, (sauf peut-être les « petits oiseaux du bout des branches », comme dit Éluard).
En observant nos cousins ailés, nous avons secrètement rêvé de voler nous aussi et, plus récemment, nous avons même inventé des machines de plus en plus complexes qui y parviennent, quoique plus ou moins discrètement… Mais d’abord, c’est grâce à nos pieds, par la magie de la danse, que l’humanité a transcendé cette limite en apparence infranchissable.
À toutes les époques et en épousant divers styles, la danse a su nous donner l’impression de nous débarrasser de notre poids et de notre inertie. Elle le fait par une alternance judicieuse de pas qui propulsent et de pas neutres, de gestes qui font tournoyer et de sauts, de mouvements plus marqués ou plus légers… Et cette belle alternance de temps forts et de temps faibles ne décrit-elle pas ici la véritable nature de la rythmique musicale?
La musique, celle-là qui imprègne le tissu même du cosmos, qui est omniprésente dans la nature, dont les règles décrivent jusqu’aux orbites des planètes et des étoiles, est indissociable de la danse de par sa dimension rythmique. La danse est la musique du corps qui bouge dans le temps et l’espace.
Dans cette perspective, Die Fledermaus représente une apothéose! Bien au-delà d’une histoire amusante pleine des tromperies et des rebondissements engendrés par la stupidité ou la soif de luxure des hommes et des femmes, La chauve-souris nous transporte dans un univers musical d’un extrême raffinement où chaque instant semble participer à l’éloge de la légèreté de l’être.
Valse ou polka, galop ou berceuse, la musique de cet opéra cache son génie derrière une désarmante simplicité, (comme les grandes valses de son illustre compositeur, d’ailleurs). L’énergie qui y circule impose à l’interprète d’user d’une fluidité et d’un dosage très subtils dans la conception et l’évolution des tempi et des idées (tel un planeur au cœur des courants d’airs invisibles) et nous offre, le temps d’une soirée, de nous abandonner au grand rêve de vol de l’humanité.
Jean-François Rivest
Chef d’orchestre et directeur artistique de l’Orchestre de l’Université de Montréal
Programme musical
La chauve-souris
Johann Strauss II
Jeudi 23, vendredi 24 et samedi 25 février – 19 h 30
Dimanche 26 février – 14 h
Salle Claude-Champagne
Atelier d’opéra et Orchestre de l’Université de Montréal
Jean-François Rivest, direction musicale
Richard Margison, direction de l’Atelier d’opéra
François Racine, mise en scène
Robin Wheeler, direction du chœur de l’Atelier d’opéra, pianiste et chef de chant
Carl Pelletier, scénographie et accessoires
Margaux Tabary, costumes
Serge Pelletier, éclairages
Noëlle-Émilie Desbiens, chorégraphies
Pierre Lafontaine, maquillages et coiffures
Simon-Charles Tremblay-Béchard, assistance à la mise en scène
Johann Strauss II, Die Fledermaus (La chauve-souris)
Opérette en trois actes, livret de Karl Haffner et Richard Genée.
Adaptation des dialogues par François Racine.
Chanté en allemand, dialogues en français. Surtitres en français et en anglais.
Acte I
***Entracte***
Acte II
Acte III
Synopsis
Die Fledermaus (La chauve-souris)
Opérette en trois actes, musique de Johann Strauss fils (1825-1899), livret de Karl Haffner (1804-1876) et Richard Genée (1823-1895), adaptation des dialogues par François Racine
Acte I
Dans le salon d’une maison bourgeoise. On entend, au dehors, un air de ténor adressé à Rosalinde, la maîtresse de maison, alors qu’Adèle, sa femme de chambre, lit une lettre de sa sœur l’invitant à une fête à la villa du prince Orlofsky. Adèle demande congé sous le prétexte que sa vieille tante est malade. Rosalinde le lui refuse, craignant de se trouver seule alors que son mari, Eisenstein, doit purger une peine de quelques jours de prison pour avoir frappé et insulté un gendarme. Alfred, le ténor entendu au début, paraît alors et tente de reconquérir Rosalinde, son ancienne flamme. Celle-ci le fait sortir rapidement lorsqu’elle entend du bruit.
De retour du tribunal où sa peine a été confirmée – et prolongée –, Eisenstein s’apprête à faire ses adieux à son épouse autour d’un souper copieux, quand son ami, le docteur Falke, lui rend visite pour l’inviter à une fête… chez le prince Orlofsky. Eisenstein se laisse convaincre de retarder son entrée en prison et de profiter d’une soirée de liberté alors que Rosalinde le croira enfermé. Cette dernière offre finalement une soirée de congé à Adèle pour pouvoir être seule avec Alfred. Après le départ d’Eisenstein, Frank, le directeur de la prison, vient procéder à l’arrestation de l’accusé. Pour ne pas compromettre Rosalinde, Alfred accepte de se faire passer pour son mari et d’aller en prison à sa place.
Acte 2
Dans la villa du prince Orlofsky, une foule d’invités attend l’hôte avec impatience. Retrouvant sa sœur Ida à son arrivée, Adèle découvre que la lettre d’invitation qu’elle a reçue ne vient pas d’elle – elles s’accordent alors pour faire passer Adèle pour une artiste nommée Olga.
Puis, apparaît Orlofsky avec le docteur Falke, qui lui promet de le distraire par une pièce de son invention, « la vengeance de la chauve-souris ». Falke présente Adèle-Olga, l’une des protagonistes de sa farce, à Orlofsky, quand le personnage principal, Eisenstein, arrive sous le nom de « marquis Renard ». Celui-ci reconnaît sa soubrette en Olga, qui use de ses talents innés de comédienne pour le détourner de son impression, et commence à le ridiculiser. Entretemps, Rosalinde, prévenue par Falke que son mari se dévergonde au lieu de croupir en prison, arrive à la fête pour observer la scène. Elle est masquée sous les traits d’une comtesse hongroise qui doit préserver son identité. Frank fait son entrée sous le nom de « chevalier Chagrin » et sympathise avec le marquis Renard.
Quand ce dernier remarque la comtesse hongroise, il entreprend de la séduire à l’aide d’une montre qu’il promet d’offrir un jour à une artiste en signe d’admiration… mais la comtesse s’empare de la montre, preuve de l’infidélité de son mari. À la demande de l’assemblée, Eisenstein raconte la farce qu’il avait faite à Falke quatre ans plus tôt, l’obligeant à traverser leur petite ville en plein jour, déguisé en chauve-souris… mais assure être sur ses gardes à l’évocation d’une possible vengeance. Après une nuit de chants et de danses bien arrosée, le marquis Renard et le chevalier Chagrin se précipitent vers la sortie sans savoir qu’ils se rendent tous deux au même endroit.
Acte 3
Tôt le matin, à la prison, on entend Alfred chanter le même air qu’au début du premier acte, alors que Frosch, le gardien, tente de le faire taire. Frank entre, ivre de champagne et toujours dans l’esprit de la fête, quand Adèle et Ida se présentent, demandant au chevalier Chagrin de soutenir Adèle qui souhaite devenir artiste. Le marquis Renard frappe à ce moment et les jeunes femmes sont conduites dans une cellule. Frank refuse de reconnaître l’identité d’Eisenstein, sous prétexte qu’il l’a lui-même arrêté la veille au soir, chez lui, en présence de sa femme. Profitant de la venue de son avocat appelé par le faux Eisenstein, le vrai se déguise en juriste pour écouter les aveux d’Alfred, rejoint entretemps par Rosalinde. Les tromperies diverses se dévoilent finalement en présence des invités de la fête, prévenus par Falke qu’ils pourraient assister à la chute de la vengeance de la chauve-souris à la prison. La cohésion revient dans un dernier hymne au champagne, dont les bulles brouillent les esprits des uns et éclairent ceux des autres.
Les artistes
Jean-François Rivest
Chef d’orchestre
« Assurément, le spectacle est beau et magistral, d’autant qu’il est porté en fosse par un grand OSM (Orchestre symphonique de Montréal), mené par Jean-François Rivest, qui a compris et mûri tant de choses. Quel impact pour quelle nuance? Quel « tempo intérieur » pour telle respiration ou tel suspense? Jean-François Rivest s’est posé toutes ces questions, et le travail du chef est une dramaturgie en soi. »
Christophe Huss, Le Devoir
Le chef d'orchestre québécois Jean-François Rivest est réputé pour son énergie, sa technique d’une extrême précision et son style passionné, émouvant et profondément engagé. Il maîtrise naturellement une très grande variété de langages musicaux (du baroque au répertoire d’aujourd’hui).
Invité régulier de nombreux orchestres, à Montréal, au Canada comme à l’étranger (États-Unis, Mexique, Pérou, France, Suisse, Espagne, Russie et Corée du sud), il a été chef en résidence à l’Orchestre symphonique de Montréal, de 2006 à 2009, où son passage a été particulièrement significatif, ainsi que directeur artistique de l’Orchestre symphonique de Laval, pendant 10 ans, et du Thirteen Strings Ensemble d’Ottawa, pendant 5 ans.
Depuis le printemps 2021, il dirige le prestigieux orchestre de chambre I Musici de Montréal à titre de principal chef invité. Durant les derniers mois de 2021, en pleine pandémie, il a dirigé à l’Opéra de Lausanne et de Fribourg en Suisse, ainsi que huit concerts de l’Orchestre Symphonique du Pays Basque, en France.
Jean-François Rivest croit fermement que la carrière d’interprète doit se doubler d’une action pédagogique afin de former les prochaines générations de musiciennes et de musiciens. Il a œuvré au sein de plusieurs institutions et, tout particulièrement depuis 1993, à la Faculté de musique de l’Université de Montréal où il a enseigné longtemps le violon et maintenant la direction d’orchestre et divers cours d’interprétation avancés. Il est le fondateur, directeur artistique et chef principal de l'Orchestre de l'Université de Montréal (OUM).
À titre de directeur artistique du Centre d’arts Orford, (maintenant Orford Musique) de 2009 à 2015, il a présidé à la destinée de son académie prestigieuse et de son Festival international. Ses années à la tête du Centre d’arts ont été un franc succès et considérées par tous comme des années de grand renouveau artistique. Il s’est d’ailleurs vu décerner le Prix Opus du Directeur artistique de l’année 2011, par le Conseil québécois de la musique.
Formé au Conservatoire de Montréal et à la Juilliard School de New York, il a étudié principalement avec Sonia Jelinkova, Ivan Galamian et Dorothy DeLay, et s'est imposé rapidement comme l'un des meilleurs violonistes québécois de sa génération.
Il est père de quatre enfants et la famille est au cœur de sa vie. Jean-François Rivest est passionné de plein air et de nature (plongée sous-marine, kayak de mer, escalade, trekking, photographie) et compte de nombreuses expéditions importantes à son actif. Il détient un brevet de pilote privé et vole régulièrement à bord de son bon vieux Cessna. Par ailleurs, il croit que la nature, dans toutes ses manifestations, constitue une inspiration vitale dans la profession artistique.
Richard Margison
Directeur de l’Atelier d’opéra de l’Université de Montréal
Salué pour l’éclat et la beauté de ses notes aigues, le ténor Richard Margison compte parmi les chanteurs d’opéra les plus acclamés par la critique que le pays ait jamais connus. En plus d’être officier de l’Ordre du Canada, il est récipiendaire de trois doctorats honorifiques (McMaster University, University of Victoria et University of British Columbia) et de deux prix pour l’ensemble de ses réalisations (Giulio Gari Foundation et Licia Albanese-Puccini Foundation). Il détient également le titre de membre honoraire, la plus haute distinction du Royal Conservatory of Music.
Au cours des 25 dernières années, Richard Margison s’est produit régulièrement en tant que soliste principal dans les maisons d’opéra les plus prestigieuses, dont le Metropolitan Opera, le Royal Opera House Covent Garden, le Deutsche Oper Berlin, le Vienna Staatsoper, le San Francisco Opera, l’Opera Australia, le Liceu, le Théâtre de La Monnaie, l’Opéra de Montréal, l’Opéra de Québec, le Vancouver Opera, le Calgary Opera, le Manitoba Opera, l’Edmonton Opera et la Canadian Opera company.
Depuis quelques années, il consacre davantage de temps à l’une de ses passion, l’enseignement, afin de contribuer au développement de la prochaine génération d’artistes lyriques. Richard Margison est professeur adjoint en chant classique à la Faculté de musique de l’Université de Montréal, en plus d’être cofondateur et codirecteur artistique du Highlands Opera Studio avec Valerie Kuinka. Par ailleurs, il est directeur artistique de l’Institut canadien d’art vocal (ICAV), organisme en résidence à la Faculté de musique de l’UdeM.
Les moments forts de sa carrière incluent ses interprétations de Bacchus dans Ariadne auf Naxos de Strauss au Teatro Campoamor d’Oviedo, en Espagne; la reprise de son célèbre rôle d’O’Brien dans l’opéra 1984 de Lorin Maazel à Valence; et Radamès dans Aida de Verdi au Metropolitan Opera.
Au cours de la saison 2009-2010, il a participé à l’inauguration de l’Opéra de Canton, en Chine, jouant l’un de ses rôles les plus célèbres, Calaf, dans Turandot de Puccini, sous la direction de Lorin Maazel. « L’un des rare vrai tétor lirico-spinto, avec la capacité de [chanter] les rôles dramatiques les plus lourds, Richard Margison est l’héritier de Plácido Domingo... Il colore sa voix avec une facilité et une spontanéité qui semblent presque conversationnelle, et il chevauche le grand orchestre de Turandot, qui comprend des percussions supplémentaires aux sonorités exotiques, avec aisance et beauté. » (Financial Times, mai 2010).
Sur DVD, on peut voir Richard Margison dans les rôles de Bacchus dans la production Ariane auf Naxos du Metropolitan Opera – aux côtés de Deborah Voigt et de Natalie Dessay –, de Cavaradossi dans Tosca, d’O’Brien dans l’opéra 1984 de Lorin Maazel, et d’Enzo dans La Gioconda de Ponchielli.
François Racine
Metteur en scène
Lors d’un séjour avec l’ensemble de la Canadian Opera Company, François Racine a été l’assistant de Robert Lepage pour ses créations des opéras Erwartung et Le château de Barbe-Bleue. Il en a supervisé et remis en scène les représentations ultérieures à Édimbourg, Hong Kong et Melbourne ainsi qu’à Vancouver, Edmonton, Toronto, Cincinnati, Montréal, Québec et Seattle.
Il compte aussi à son actif plusieurs productions avec le Pacific Opera Victoria, la Canadian Opera Company de Toronto, l’Opéra de Montréal, l’Opéra de Québec, le Cincinnati Opera, l’Edmonton Opera, l’Opera Lyra Ottawa, le Vancouver Opera et le Seattle Opera.
En collaboration avec Kent Nagano et l’Orchestre symphonique de Montréal, il a mis en scène les versions de concert de Tannhäuser, Norma, La sonnambula, Saint-François d’Assise (Messiaen) et Das Rheingold. Avec Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre Métropolitain, il a mis en scène La clemenza di Tito à Orford Musique.
Au fil des ans, François Racine a dirigé des productions pour le Studio d’opéra de l’Université McGill – où il signa la mise en scène de Louis Riel qui reçut le prix Opus « Meilleure production de l’année 2005 » – ainsi que pour l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, les Jeunesses Musicales du Canada, le Conservatoire de musique de Montréal, l’Université d’Ottawa et le Cincinnati Conservatory of Music.
Metteur en scène régulièrement invité à la Faculté de musique de l’Université de Montréal, il a notamment dirigé La tragédie de Carmen en 2022, Pelléas et Mélisande, les Dialogues des Carmélites, Suor Angelica et Gianni Schicchi, L’étoile, de même que L’enfant et les sortilèges. Depuis quelques années, il enseigne une approche adaptée du jeu dramatique pour les chanteuses et chanteurs d’opéra, au Cégep de Sainte-Foy et à l’Université de Montréal.
En novembre 2002, François Racine obtenait un diplôme de maîtrise en théâtre de l’Université du Québec à Montréal. Son mémoire portait sur le développement du jeu dramatique chez le chanteur d’opéra. L’excellence de son mémoire lui a valu le prix André Maréchal.
Distribution : les solistes de l’Atelier d’opéra
Rosalinde
Marion Germain, soprano (23 et 25 février)
Sarah Raiss, soprano (24 et 26 février)
Gabriel von Eisenstein
Emmanuel Hasler, ténor (23 et 25 février)
River Guard, ténor (24 et 26 février)
Adèle, femme de chambre
Maud Lewden, soprano (23 et 25 février)
Denise Torre Ormeno, soprano (24 et 26 février)
Dr Falke, ami d’Eisenstein, notaire
Théo Raffin, baryton (23 et 25 février)
Jorge Ricardo Galindo Gómez, baryton (24 et 26 février)
Prince Orlofsky
Maëlig Querré, mezzosoprano (23 et 25 février)
Léa Badillo, mezzosoprano (24 et 26 février)
Alfred
Emmanuel Raymond, ténor
Frank, directeur de la prison
Justin Domenicone, baryton
Dr Blind, avocat d’Eisenstein
Andoni Iturriria Machinandiarena, ténor (23 et 25 février)
William Aziz, tenor (24 et 26 février)
Ida, sœur d’Adèle
Léa Jourdain, soprano
Frosch, le geôlier
William Aziz, rôle parlé (23 et 25 février)
Andoni Iturriria Machinandiarena, rôle parlé (24 et 26 février)
Ivana
Estefania Carrillo Delgado, rôle parlé
Robin Wheeler
Directeur musical
Pianiste-chef de chant
Robin Wheeler est un pianiste accompagnateur et répétiteur très apprécié des chanteuses et chanteurs. Au cours des dernières années, il a agi comme répétiteur, entre autres, lors de la production d’Elektra de Richard Strauss a l’Orchestre symphonique de Montréal. Lors de ses cinq années passées à l’Opera North du New Hampshire comme répétiteur principal et chef adjoint, il a participé à des productions de Tosca, Les contes d’Hoffmann, Ariadne auf Naxos, Carmen et La traviata.
On l’a également entendu comme accompagnateur sur les ondes de la Vermont Public Radio et de la radio de la CBC. Au cours des derniers étés, il a été répétiteur principal des productions de Le nozze di Figaro de Mozart, de Filumena, Frobisher et de Lillian Alling de John Estacio et John Murrell, au Banff Centre for Arts en Alberta.
En avril 2007, il faisait ses débuts avec la société Opera in Concert de Toronto, en tant que directeur musical de l’opéra Die tote Stadt de Korngold. En été 2013, il a été répétiteur principal d’Owen Wingrave de Britten au Banff Centre for Arts. Depuis l’été 2013, il est aussi coach vocal pour l’Institut Canadien d’art vocal (ICAV), organisme en résidence à la Faculté de musique de l’Université de Montréal.
Récemment, il a été invité comme juge pour Jeunesses Musicales Canada et le Concours de musique du Canada. Robin Wheeler est professeur agrégé a la Faculté de musique de l’UdeM. Pianiste-chef de chant, il a été directeur de l’Atelier d’opéra pendant près de 20 ans.
Carl Pelletier
Scénographie et accessoires
Carl Pelletier possède un parcours singulier : études collégiales en architecture, puis en conception de décors et costumes au Collège Lionel-Groulx. Diplômé en arts et en infographie du Collège de Maisonneuve, autodidacte en peinture scénique, il s’intéresse aux arts visuels. Il a touché au théâtre, au monde de la variété et à l’univers lyrique. Il a réalisé la scénographie de Barbe-Bleue (Opéra comique du Québec), Chanson gitane (Théâtre lyrique de Boucherville), Mélodies du Broadway (avec le Chœur MRC). En 2008, il faisait un retour à l’opérette avec la scénographie d’une production de Die Fledermaus, à la Faculté de musique.
Il a collaboré pour plusieurs productions de l’Atelier d’opéra de l’UdeM: scénographie de Der Zigeunerbaron (2008), avec l’artiste visuelle Caroline Guilbault, et de Giulio Cesare (2011); costumes et accessoires pour Pelléas et Mélisande (2012); décors, costumes et accessoires pour Dialogues des carmélites (2013), et pour Suor Angelica et Gianni Schicchi (2014); décors pour L’étoile (2015); décors et accessoires pour Le nozze di Figaro (2016) et pour L’enfant et les sortilèges (2017). Récemment, il a conçu les décors et accessoires pour A Midsummer Night’s Dream (2018), La vie parisienne (2020), Idomeneo (2021) et La tragédie de Carmen (2022).
Margaux Tabary
Costumes
Margaux Tabary a étudié les arts plastiques et les métiers de la culture à Lille pour exercer la profession de costumière à Montréal. Elle travaille en conception pour des opéras, courts métrages, publicités, magazines et vidéoclips depuis une dizaine d'années. Elle collabore avec l’Atelier d’opéra de l’Université de Montréal depuis 2017.
Serge Pelletier
Éclairages
Serge Pelletier est diplômé de l’École nationale de théâtre du Canada en production. Depuis 1992, il travaille comme concepteur d’éclairage dans le milieu du spectacle; du théâtre à l’opéra en passant par des projets en arts visuels et installations diverses. Il travaille comme éclairagiste et technicien de scène à la Faculté de musique de l’UdeM depuis 1998. Technicien polyvalent, il a aussi œuvré dans différentes salles de spectacle à Montréal.
À la Faculté de musique, il a notamment créé les éclairages des productions d’opéra de La tragédie de Carmen (2022), L’étoile (2015), Suor Angelica et Gianni Schicchi (2014). Il a aussi participé à de nombreuses productions de l’Atelier d’opéra de l’UdeM comme régisseur des éclairages et chef électrique, et il conçoit les éclairages pour les événements présentés à la salle Claude-Champagne de l’Institut canadien d’art vocal, organisme en résidence à la Faculté de musique.
Noëlle-Émilie Desbiens
Chorégraphe
Noëlle-Émilie Desbiens a commencé sa formation en ballet classique à cinq ans. Elle s’est ensuite perfectionnée en jazz Simonson, tout en touchant au contemporain, au flamenco, au hip hop et à la danse folklorique. Elle a complété une formation à l’École supérieure de théâtre musical, au cours de laquelle elle a pratiqué le chant, la danse et le théâtre.
Elle a dansé dans plusieurs productions, notamment à l’Opéra du Caire dans le spectacle musical Forever Michael Jackson et on a pu la voir dans plusieurs émissions de télévision (En direct de l’univers, Testé sur des humains, Le show du matin, L’auberge du chien noir et Les gags Juste pour rire). Elle a travaillé à de nombreuses reprises en tant que chorégraphe et consultante dans différentes productions pour l’UdeM, pour Jeunesses Musicales Canada et pour l’Opéra de Montréal, Depuis 1996, elle enseigne différents styles de danse à des élèves de tous âges; elle est cofondatrice et directrice artistique du Studio Innova Danse.
Pierre Lafontaine
Maquillages et coiffures
Pierre Lafontaine a étudié à l’École des beaux-arts de Montréal, en peinture et en éducation artistique pendant cinq ans. Finissant de l’École nationale de théâtre du Canada en scénographie, il travaille à la pige depuis plus de 35 ans. Tant au théâtre et à l’opéra qu’à la télévision, il crée les coiffures et les maquillages pour une multitude de projets.
Depuis 20 ans, Pierre Lafontaine est chef perruquier à l’Opéra de Montréal. Il travaille régulièrement comme concepteur des maquillages et coiffures pour les productions d’opéra présentées par l’École de musique Schulich de l’Université McGill. Il participe également depuis 2008 aux spectacles de tournée présentés par Evenko.
Comme professeur, il a enseigné le maquillage de théâtre au Collège Dawson pendant une trentaine d’années. Pierre Lafontaine collabore aux productions de l’Atelier d’opéra de l’Université de Montréal depuis 2009, à titre de concepteur des maquillages et des coiffures.
Simon-Charles Tremblay-Béchard
Assistance à la mise en scène
Chanteur de formation, Simon-Charles Tremblay-Béchard travaille depuis quelques années comme assistant metteur en scène et régisseur. À l’Opéra de Montréal, il a participé aux productions de Written on Skin (2020), La flûte enchanté (2022), Il trovatore (2022) et La beauté du Monde (2022). Il a aussi assumé la régie générale de la dernière édition du Concours Musical International de Montréal (CMIM Voix 2022), ainsi que de la production de l’opéra Gianni Schicchi de l’Institut canadien d’art vocal, organisme en résidence à la Faculté de musique, en 2022.
Simon-Charles Tremblay-Béchard fait aussi la projection de surtitres pour plusieurs opéras (L’enfant et les sortilèges, Atelier Lyrique de l’Opéra de Montréal) et concerts (Wagner Épique, Festival de Lanaudière), et continue de se produire comme chanteur avec de nombreux ensembles. Il collaborera prochainement avec l’Opéra de Montréal.
Le Chœur de l’Atelier d’opéra de l’UdeM
Direction Sopranos II et II Mezzo-soprano Ténors Basse |
|
|
Les musiciennes et musiciens
Les musiciennes et musiciens de l’Orchestre de l’UdeM
VIOLONS I VIOLONS II ALTOS | VIOLONCELLES CONTREBASSES FLÛTES HAUTBOIS CLARINETTES BASSONS | CORS TROMPETTES TROMBONES HARPE GÉRANT ET MUSICOTHÉCAIRE |
* Surnuméraires
L'œuvre
Die Fledermaus (La chauve-Souris)
Johann Strauss II
Né le 25 octobre 1825 à Vienne – Mort le 3 juin 1899 à Vienne
Née oiseau bleu au bec jaune sous la plume de Henri Meilhac et Ludovic Halévy au Palais-Royal de Paris le 10 septembre 1872, la farce sur laquelle repose l’opérette incontournable de Johann Strauss fils devient chauve-souris sur les planches du Theater an der Wien le 5 avril 1874. Connu comme maître de la valse, que son père avait magnifiée et popularisée au-delà des frontières viennoises, Strauss fils résistait jusque-là à la pratique d’un autre genre en vogue, venu de Paris : l’opérette. Jacques Offenbach, qui en partage la parenté avec Hervé, connaît le succès à Vienne avec Orphée aux enfers et La belle Hélène. Suivant ses pas, Franz von Suppé devient le créateur de l’opérette viennoise. Strauss II, quant à lui, après Indigo et les quarante voleurs, sur un livret de Max Steiner en 1871, et Le carnaval de Rome, sur un livret de Joseph Braun et Richard Genée en 1873, hésite à renouveler l’expérience, non convaincu par l’association de texte à sa musique. La musique de Strauss est pourtant appréciée du public et le compositeur acceptera de tenter un nouvel essai avec un meilleur livret, cédant à l’insistance de son épouse, la cantatrice Henriette Treffz, et de son ami Maximilian Steiner, directeur du Theater an der Wien.
Steiner choisit Le réveillon, comédie en trois actes de Meilhac et Halévy, créée le 10 septembre 1872 à Paris. Elle-même prend sa source dans Das Gefängnis de Roderich Benedix, créée à Berlin en 1851 et adaptée pour la scène française en 1856. L’intrigue repose sur la substitution d’un prisonnier par un autre qui, pour ne pas compromettre l’épouse du premier, chez qui il se trouvait alors que la police venait arrêter le coupable d’injures, se fait passer pour le mari. Mari qui, alors qu’il devait se rendre à la prison, s’est laissé retenir par le plaisir d’une partie d’échecs. Cette confusion est le centre d’un imbroglio propre à la comédie, qui se résoudra sur la réunion des couples et le triomphe de l’amour et de la morale.
Librettistes de nombreux opéras comiques et des plus grandes opérettes d’Offenbach, Meilhac et Halévy reprennent l’idée centrale de cet échange de prisonniers, mais modifient substantiellement le reste de l’intrigue. Au lieu d’être retenu à une partie d’échecs par un complice du prétendant de son épouse comme le docteur Hagen dans Das Gefängnis, Gaillardin, dans Le réveillon, est entraîné par un ami – Duparquet – à un souper, à l’insu de son épouse – Caroline –, pour profiter d’un moment de joies avant son emprisonnement. Pour Duparquet, cette invitation est surtout l’occasion de jouer un tour à Gaillardin afin de se venger d’une farce que ce dernier lui avait infligée quatre ans plus tôt, alors qu’il s’était vêtu d’un costume d’oiseau bleu au bec jaune pour un bal masqué. L’imprévu se mêle à la plaisanterie pour lui donner une plus grande ampleur. En ce jour où « toute la haute bourgeoisie de Pincornet-les-Bœufs a été frappée », les auteurs glissent une douce critique du monde du théâtre et de la petite bourgeoisie provinciale française.
Une première tentative de traduction en allemand de cette comédie par Karl Haffner n’ayant pas convaincu l’entourage de Strauss II, la tâche d’adapter la pièce au public viennois est confiée à Richard Genée, compositeur, chef d’orchestre et librettiste. Genée conserve les noms donnés aux personnages par Haffner et transpose l’action « dans une station balnéaire à proximité d’une grande ville ». Le petit souper de réveillon chez un prince russe devient grande réception où l’on danse la valse et, surtout, où la pièce de Meilhac et Halévy est enrichie de nouvelles duperies et jeux de masques sur lesquels plane l’ombre non plus de l’oiseau bleu, mais de la chauve-souris. Dans l’adaptation de Genée, la critique sociale propre aux deux librettistes français laisse place à un divertissement plus fastueux, et à un déploiement de valses, polkas, czardas, quadrilles, etc. si chères à Strauss. La nouvelle dimension du deuxième acte permet au compositeur de déployer son art de la danse de salon, qui s’intègre parfaitement au style léger de l’opérette.
Une nouvelle version du livret sera écrite en 1904 par Paul Ferrier pour le public français : la musique de Strauss est conservée, et l’histoire – campée cette fois entre Pontoise et Paris – reste très proche de l’adaptation de Genée. Ferrier reprend toutefois les noms, ainsi qu’un certain nombre de dialogues, et même quelques éléments narratifs de la pièce originale de Meilhac et Halévy qui avaient été supprimés par Genée, et qu’il replace dans une culture parisienne de la Belle Époque. Le livret de La chauve-souris aura connu un parcours presque aussi rocambolesque que ses personnages, s’adaptant à son public dont il n’hésite pas à revêtir les costumes pour mieux l’entraîner dans sa danse de duperies.
Notes de programme et synopsis :
Leïla Barbedette, étudiante à la maîtrise en musique (musicologie)
Textes rédigés sous la supervision de Sylveline Bourion
L'équipe pour La chauve-souris
Jean-François Rivest, direction musicale | Corps enseignant en chant classique de la Faculté de musique | Surtitres Équipe de production |
Merci de votre soutien
À découvrir également
Pour ne rien manquer
Pour tout savoir et ne rien manquer des actualités et événements de la Faculté de musique, abonnez-vous à notre infolettre!