Professeur en accordéon
- Racontez-nous votre parcours en quelques mots.
Mes premiers contacts avec l’accordéon m’ont permis de faire de la création musicale communautaire, alors que je jouais souvent le rôle de rassembleur. J’ai ainsi joué avec des groupes de jazz et autres, dans des clubs et lors d’événements à caractère social, par exemple.
J’ai étudié en lettres et sciences sociales et humaines : en langue, en histoire de l'art, histoire de la philosophie occidentale à la Queen's University, puis je me suis orienté vers la musique, en étudiant l'analyse avec István Anhalt, puis la musicologie à l’University of Toronto. Pendant 10 ans, j’ai financé mes études en travaillant comme opérateur de tour, expéditeur, couvreur, paysagiste et opérateur de machine industrielle. Puis, j’ai perfectionné mon art en privé auprès de l'accordéoniste suisse Hugo Noth. Enfin, j’ai commencé ma carrière avec une importante invitation de Serge Garant à interpréter de nouvelles œuvres avec la SMCQ, en 1986.
- Qu’est-ce qui vous a amené à jouer de votre instrument ?
Certaines personnes naissent avec un violon ou des jambières de gardien de but. Pour moi, c’était l'accordéon!
- Comment se distingue votre manière d’enseigner ?
Mon enseignement fait appel à l’originalité créative des étudiantes et étudiants, en les initiant à la vulnérabilité, à la curiosité et la pensée critique. Mon rôle est de les aider à trouver leur voie, à développer leur imagination, leur vision personnelle et à comprendre le processus de création artistique.
- Quelles sont, selon vous, les qualités les plus importantes pour un accordéoniste?
Selon moi, les qualités essentielles à tout interprète, et pas uniquement aux accordéonistes, sont la curiosité, le profond respect des contextes historiques, un inépuisable sens de l'exploration et la compréhension que le doute est le compagnon de l'artiste.
- Quels sont vos artistes, groupes de musique, albums préférés?
J'ai été influencé par différents artistes tels que Nikolaus Harnoncourt (pour ses enregistrements de Mozart et de Beethoven), Jean Paul Riopelle, Linda Hutcheon, Harold Innes, Jacques Derrida, Alberto Manguel, Thomas de Quincey et Emily Carr. Le trompettiste Miles Davis, le chef Yannick Nézet-Séguin et le chanteur cubain Ibrahim Ferrer sont aussi des sources d’inspiration.
- Une rencontre professionnelle marquante ?
J’ai particulièrement aimé diriger les répétitions du Berlin Woodwind Quintet à la Philharmonie de Berlin de la transcription de Normand Forget du Winterreise de Schubert pour le Festival Schubert de Berlin avec le ténor Christoph Prégardien.
- Parlez-nous de concerts qui vous ont particulièrement marqués au cours de votre carrière
Plusieurs concerts qui ont été pour moi des moments exceptionnels, rendus possibles grâce au soutien et la coopération de mes collègues. Je pense notamment à trois événements auxquels j’ai pris part:
- Un concert avec le Toronto Symphony Orchestra, sous la direction du chef Jukka-Pekka Saraste, lors duquel j’ai interprété le Concerto pour accordéon de Peter Paul Koprowski;
- Un concert où j’ai été soliste dans Murder Ballads du compositeur Omar Daniel, avec le NEM (qui est d’ailleurs un organisme en résidence à la Faculté de musique), et Lorraine Vaillancourt, qui fut diffusé en direct par Radio-Canada à travers le pays.
- Un concert avec la SMCQ et Walter Boudreau, lors duquel j’ai joué En accordéon de Denis Gougeon à la salle Pierre-Mercure
Septembre 2023