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Étudiante au baccalauréat en musiques numériques

Rencontre avec Véronique Girard, étudiante au baccalauréat en musiques numériques à la Faculté de musique de l’Université de Montréal.

  • Parlez-nous de votre parcours d’études.

Après avoir obtenu un diplôme en beaux-arts et en cinéma d’animation, j’ai fait le grand saut et j’ai entrepris des études en musique. C’était nouveau pour moi : mes premières sessions ont été rocambolesques! Après avoir fait de l’œil à plusieurs programmes, j’ai finalement eu un coup de cœur pour le baccalauréat en musiques numériques.  

En poursuivant ma formation en musique, j’ai découvert  un environnement ouvert dans lequel chaque personne est guidée en fonction de ses préférences. Je voulais sentir que j’allais avoir ma place, même si je changeais de médium. 

En musiques numériques, chaque personne possède un parcours qui lui est propre et c’est ce qui enrichit énormément le programme, en créant une incroyable communauté de partage et d’entraide. 

  • Que préférez-vous à la Faculté? 

La façon dont les programmes sont conçus permet à plusieurs étudiantes et étudiants ayant des parcours variés, et parfois moins conventionnels d’avoir accès à des études universitaires en musique. J’apprécie énormément le soutien qu’offrent la Faculté de musique et l’Association étudiante de musique (AÉMUM) aux personnes qui désirent mettre en place des projets et des initiatives étudiantes. Par le passé, j’ai pu réaliser des choses sont je suis très fière, notamment avec le Cercle de composition (CeCo)

  • Parmi le corps enseignant de la Faculté, y a-t-il une rencontre qui fut particulièrement inspirante? 

Mon premier cours projet (c’est ainsi que se nomment les cours de composition et création sonore en musiques numériques) avec Ana Dall’Ara Majek, et ce malgré la pandémie qui est venue chambouler la session d’hiver 2020, fut l’une des expériences les plus marquantes de mon parcours. Sa manière d’être et de travailler m’inspire énormément. Elle a su prendre le petit nuage de chaos que j’étais et m’offrir le soutien et les outils dont j’avais besoin pour continuer à avancer. C’est une professeure ouverte qui sait trouver les mots justes pour nous encourager à persévérer. J’applique aujourd’hui beaucoup de choses qu’elle m’a transmises et je lui en suis reconnaissante. 

  • À la Faculté, avez-vous fait des apprentissages que vous n’auriez jamais soupçonné l’existence ou l’utilité auparavant? 

Ça peut paraître un peu étrange, car la première chose à laquelle je pense ne se situe pas sur le plan académique, mais plutôt sur le plan personnel. J’ai appris que mon individualité a de la valeur et que mon parcours était ce qui me définissait en tant qu’artiste. Ce que je croyais être des lacunes s’est avéré être ce qui m’a ouvert le plus de portes. 

  • Décrivez un projet ambitieux (ou complètement fou!) sur lequel vous avez travaillé.

Au printemps dernier, j’ai obtenu une bourse d’initiation à la recherche de l’OICRM. J’ai ainsi travaillé sur un projet qui me tient à cœur : développer une approche somatique en pédagogie de la création musicale. J’ai élaboré des activités d’enseignement-apprentissage qui permettent aux enfants (et aussi aux adultes !) de se familiariser avec des procédés et des concepts associés à la création sonore et à la composition électroacoustique.

J’ai été très heureuse de concrétiser cette idée, que j’avais en tête depuis longtemps, de transmettre la musique électroacoustique à travers des mouvements du corps. C’est définitivement quelque chose que je souhaite poursuivre dans le futur. 

  • Quel est votre artiste préféré et pourquoi?

Claire Renard, compositrice et artiste multimédia française, qui a étudié la composition électroacoustique avec Pierre Schaeffer. Elle m’a surtout marquée par sa recherche en pédagogie sur la création dans l’apprentissage de la musique. Son travail est teinté par l’idée de transmettre la curiosité et l’émerveillement aux personnes qui apprennent la musique et c’est aussi l’un de mes objectifs. Elle crée des jeux musicaux afin que chaque personne puisse développer un langage musical sans sentir l’obligation de devoir entrer dans un moule. C’est une vision que je partage et que j’intègre également dans ma pratique. 

  • Quelles sont vos aspirations? 

La musique représente pour moi une ouverture vers la création. Dans mon travail, je cherche à mettre en place et à entretenir des environnements ouverts, stimulants, productifs et inclusifs. Je trouve crucial de donner à chaque personne la possibilité de laisser émerger son élan créatif, peu importe son bagage ou son niveau d’expertise. L’accessibilité à l’art ne devrait pas être une question de privilège, et c’est en ce sens que j’oriente mon travail. Pour l’avenir, je souhaite propager le changement que j’aimerais voir autour de moi. Je veux être le modèle que j’aurais aimé avoir à mes débuts afin de pouvoir, je l’espère, inspirer d’autres personnes à en faire de même.

Février 2021

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