Tromboniste très actif sur la scène musicale montréalaise, Jean-Nicolas Trottier fait partie de plusieurs ensembles jazz tels le Joe Sullivan Big Band, le Jazzlab Orchestra et l’Orchestre national de jazz de Montréal (ensemble d’ailleurs en résidence à la Faculté de musique). Il a collaboré avec des artistes de réputation internationale parmi lesquels se trouvent Steve Davis, Dave Brubeck, Ingrid Jensen, Seamus Blake, Ari Hoenig.
Arrangeur et compositeur — il compte à son catalogue plus de 400 œuvres —, il a travaillé avec l’Orchestre national de jazz de Montréal, l’Orchestre symphonique de Montréal et l’Orchestre symphonique de Québec. En 2011, il a fondé le Jean-Nicolas Trottier 10tet avec lequel il a enregistré plusieurs de ses compositions.
Détenteur d’un baccalauréat en interprétation de l’Université McGill, Jean-Nicolas Trottier a été récipiendaire de plusieurs distinctions, dont le prix Galaxy Rising Star du Festival de Jazz d'Ottawa, en 2003, le Grand Prix General Motors du FIJM 2004, avec l’Odd Jazz Ensemble, et le prix Découverte de l’OFF Festival de Jazz en 2005.
- Comment percevez-vous votre arrivée dans l’équipe professorale de la Faculté de musique?
Bien qu’étant chargé de cours à la Faculté de musique depuis une quinzaine d’années, j’ai hâte de commencer mon nouveau mandat. La possibilité de travailler avec une superbe équipe et de m’impliquer encore plus activement dans l’avenir de la Faculté de musique est une chose qui m’intéresse au plus haut point. J’ai plusieurs idées quant au développement du département jazz, surtout en ce qui concerne la composition et l’arrangement. Le fait de pouvoir partager ma vision du programme jazz et d’en discuter avec les autres professeur·es me motive énormément.
- En quoi votre carrière d’interprète influence-t-elle votre enseignement?
Être présent sur la scène musicale et rester à l’affût des nouvelles tendances nous pousse à nous réinventer, à constamment repousser nos limites et à donner le meilleur de nous-mêmes. Je pense qu’il est primordial, pour un professeur ou une professeure, de vivre ce qu’il enseigne quotidiennement; cela garantit la qualité et l’authenticité de l’apprentissage. Ainsi, on peut offrir une approche pédagogique mieux adaptée à la réalité du monde musical actuel. De plus, lorsque les étudiantes et les étudiants ont l’occasion de côtoyer les personnes qui leur enseignent dans un contexte professionnel, la matière transmise s’avère plus concrète, ce qui est toujours un avantage dans l’enseignement d’un art.
- Comment adaptez-vous votre enseignement au contexte musical du Québec afin de favoriser l’intégration des étudiantes et étudiants au milieu professionnel?
Actif sur la scène musicale québécoise depuis plus de 20 ans, j’en connais bien les rouages. Travaillant ou ayant travaillé avec plusieurs grandes figures du jazz, j’ai conscience des exigences requises pour bâtir une carrière au Québec. Je m’efforce donc de partager les « trucs et les astuces » du métier avec mes élèves afin de favoriser le plus possible leur rayonnement en dehors de l’université. D’ailleurs, il n’est pas rare que je collabore avec certain·es de mes ancien·nes étudiant·es à différents projets professionnels tant en jazz qu’en musique populaire ou en musique du monde. Je suis toujours très heureux de voir que l’avenir leur sourit.
- Quels sont les événements ou les artistes qui vous ont le plus marqué durant votre parcours musical?
Les musiciennes et musiciens de la scène montréalaise, mes collègues et mes camarades m’ont toujours influencé. Parmi les artistes qui m’ont marqué — et qui me marquent toujours —, je citerai sans aucun doute : Joe Sullivan, Yannick Rieu, Vic Vogel, Christine Jensen, Rémi Bolduc, André White, Samuel Blais, Alex Côté, Patrice Richer, Rafael Zaldivar, Rémi-Jean LeBlanc… La liste est longue. Concernant la composition et l’arrangement jazz, je suis un adepte de Thad Jones, Slide Hampton, Jim McNeely, Gil Evans et Nelson Riddle, entre autres. Étant tromboniste, j’apprécie particulièrement le jeu de J.J. Johnson, Frank Rosolino, Nils Wogram, Slide Hampton. En fait, toute la musique que je joue ou que j’écoute m’influence directement ou indirectement, et c’est avec enthousiasme que je poursuis mes recherches au quotidien pour nourrir mon inspiration et pour tenter d’élargir l’éventail de mes connaissances.
Février 2022