Adam Johnson est ravi de revenir à l’Université de Montréal. D’une part, car il a passé beaucoup de temps à la Faculté de musique en tant que pianiste et durant son doctorat, mais aussi parce que les concerts de l’Orchestre de l’Université de Montréal (OUM) étaient de grands événements quand il était étudiant et le sont encore aujourd’hui. «Être invité à diriger l’orchestre est un honneur et une chance de partager ce que j’ai appris avec les ensembles professionnels avec lesquels je travaille depuis la fin de mes études», indique celui qui a notamment été chef en résidence et chef assistant avec le Calgary Philharmonic Orchestra et l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM).
De l’expérience à partager
Depuis 2023, Adam Johnson est directeur musical du Bâton Rouge Symphony Orchestra et du Guelph Symphony Orchestra tout en demeurant actif en tant que chef invité. «Je travaille avec six ou sept orchestres au Québec cette saison. Fin novembre, j’accompagnerai l’OSM en tournée en Europe comme remplaçant (back-up) de Rafael Payare et je dirigerai à Calgary en décembre».
Pour sa première expérience avec l’OUM, Adam Johnson a choisi la 3e Symphonie de Mendelssohn pour plusieurs raisons. «D’abord, c’est une musique que j’adore. Mendelssohn écrit avec un grand lyrisme, beaucoup d’enthousiasme et une énergie qui est parfaite pour les étudiants. C’est également une symphonie remplie de défis à la fois technique et musical. Donc, pédagogiquement, il y a énormément de possibilités de croissance musicale et technique pour les étudiants», signale celui qui considère que sa mission de chef invité est à la fois d’offrir la meilleure musique possible et d’amener les étudiants dans l’essence de l’oeuvre et de leur donner la confiance et les outils pour qu’ils l’élèvent au plus haut niveau possible.
Un voyage mondial dans un seul concert
Adam Johnson promet un concert varié. La première pièce au programme, Alap et Gat, est une composition de José Evangelista (enseignant à la Faculté de musique de 1979 à 2009) qui est dans la tradition indienne. Elle sera suivie de musique contemporaine avec le concerto pour piano no 2 de Chostakovitch interprété par Gregory Vandikas (2e prix du Concours de concerto de l’OUM) et la 3e Symphonie de Mendelssohn avec ses thèmes et ses atmosphères écossaises.
Le 9 novembre 2024 à la Salle Claude-Champagne de la Faculté de musique de l’UdeM
Dina Gilbert a ressenti quelque chose de spécial en recevant l’invitation de l’OUM. «J’ai fait mon baccalauréat en clarinette ainsi que ma maîtrise et mon doctorat en direction d’orchestre à la Faculté de musique de l’UdeM. Ça veut dire que j’en ai passé, des années à monter la côte (de l’avenue Vincent-d’Indy)! C’est spécial de revenir, car j’ai l’impression que ça ne fait pas si longtemps et en même temps que ça fait longtemps.»
La cheffe attitrée des Grands Ballets canadiens de Montréal, qui est également directrice musicale du Kamloops Symphony Orchestra en Colombie-Britannique et du Walla Wall Symphony aux États-Unis, considère l’invitation de l’OUM comme une belle occasion d’enrichissement. «Le métier de chef d’orchestre est extrêmement varié. Chaque rencontre avec un orchestre permet d’apprendre des choses différentes et de les emmagasiner pour voir chaque nouvel engagement sous une nouvelle perspective », explique-t-elle. En tant que cheffe invitée à l’OUM, son objectif est d’aider les étudiants à comprendre les réalités de la vie professionnelle.
La transmission du savoir
Dina Gilbert a sélectionné les quatre œuvres du concert du 30 novembre afin d’exposer les instrumentistes au maximum d’expériences possible sur scène en peu de temps. «J’aimais l’idée d’explorer une esthétique mettant en lumière trois compositeurs britanniques aux parcours distincts. Elgar (Variations Enigma) et Samuel Coleridge-Taylor (Ballad for Orchestra) se connaissaient, mais Coleridge-Taylor, très joué à son époque, a ensuite été oublié», explique Dina Gilbert au sujet du compositeur qui a rencontré des obstacles au cours de sa carrière parce qu’il était né d’un père afrodescendant. «Il devrait être plus connu, interprété et enseigné. En tout cas, j’aurais aimé entendre parler de lui pendant mes études. De la même façon, j’aurais aimé être davantage exposée au répertoire de compositrices. C’est pourquoi j’ai choisi Anna Clyne (Restless Oceans), une compositrice bien vivante, une étoile montante jouée partout sur la planète. Enfin, Sibelius est un concerto pour violon qui mettra en valeur Paul Ballesta (1er Prix du Concours de concerto pour l’OUM). Sibelius est l’un des plus grands concertos pour violon du répertoire, une œuvre que les musiciens d’orchestre joueront souvent dans leur carrière.»
Le 30 novembre 2024 à la Salle Claude-Champagne de la Faculté de musique de l’UdeM