• Parlez-nous de votre parcours

J’ai grandi dans une famille de musiciens : mon père est claveciniste et chef d’orchestre, ma mère est chanteuse. Je suis arrivé à la Faculté de musique pour faire une maîtrise en interprétation en chant classique, après avoir passé un an au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Ma fiancée, Lila Duffy, étudiait dans ce programme et, à l’occasion d’une visite au Québec, j’ai pu auditionner. 

• Qu’est-ce qui vous plaît le plus à la Faculté de musique? Y a-t-il un professeur en particulier qui fut une source d’inspiration pour vous?

L’un des éléments déterminants de ma venue a été la présence de Richard Margison, grand ténor canadien ayant chanté sur les plus prestigieuses scènes du monde. Un grand nombre de personnes comptent pour moi dans cette faculté et le corps enseignant m’a beaucoup apporté. J’ai su prendre conscience de mes capacités, et devenir à la fois plus confiant et bienveillant envers moi-même.

Les productions de l’Atelier d’opéra sont parmi les moments forts de l’année, et parfois de notre vie! C’est un mélange d’effervescence et de stress absolument unique.

• Comment votre parcours à la Faculté de musique a-t-il influencé votre vie?

J’ai immédiatement développé un attachement à la vie montréalaise et à son milieu musical. Je dois dire que j’ai rarement eu autant d’opportunités de faire mes preuves, que ce soit à travers les expériences à la faculté ou à l’extérieur. Ça m’a permis de prendre du recul par rapport à mes expériences musicales et personnelles passées. En peu de temps, j’ai senti la possibilité de développer un réseau professionnel stimulant. Aussi, j’ai radicalement modifié ma manière de chanter et ai atteint des objectifs qui me paraissaient hors d’atteinte.

• Comment vous souviendrez de la Faculté de musique après vos études? Y a-t-il un souvenir marquant ou une anecdote qui vous vient en tête?  

Je me souviendrai de la Faculté de musique comme d’une grande et belle famille, faite d’amitiés extraordinaires et de moments de grâce artistique. Il y a une effervescence autour des projets et une solidarité dans les moments difficiles assez unique. 

Dans un autre registre, je n’oublierai pas notre regrettée Anne-Marie Trahan, dont j’ai été boursier pendant deux ans et qui a été bien plus qu’une donatrice. Elle fut une marraine pour Lila et moi ainsi que pour tous les jeunes chanteurs qui ont eu la chance de la connaître. Elle était de ces personnalités qui marquent une vie : simplicité, puit de science, rire communicatif et grande connaisseuse d’arts.

• Quels aspects de la vie à Montréal et de la culture québécoise appréciez-vous particulièrement?

Moi qui n’aime pas trop la vie urbaine, j’ai grandi à la campagne. Pourtant, je ne me lasse pas d’arpenter Montréal qui est si variée, si surprenante. J’aime autant les odeurs de nourriture et la manière d’accueillir les saisons que la vie artistique. J’ai réalisé que, très vite, je m’ennuie du Québec quand je n’y suis pas. Mon dernier coup de cœur : la musique du compositeur Jacques Hétu, qui mériterait d’être bien plus célébrée qu’elle ne l’est!

• Quels conseils donneriez-vous à une étudiante ou un étudiant de première année?

N’écoutez que les avis constructifs, positifs comme négatifs. Soyez curieux de tout, persévérants et, surtout, montrez que vous voulez y arriver en étant proactifs et volontaires, mais aussi en n’hésitant pas à demander de l’aide. N’oubliez jamais qu’une mauvaise journée ou une mauvaise prestation n’est pas la fin du monde. C’est même assez inévitable! Soyez en tout temps bienveillants : c’est important pour les autres autant que pour soi-même.

• Qu’aimeriez-vous dire aux étudiantes et étudiants qui songent à venir poursuivre leur parcours à la Faculté de musique?

Si vous pensez que c’est le moment de changer d’établissement et de professeurs (ce qui est normal, sain et doit advenir tôt ou tard), d’aborder votre travail autrement ou de vous joindre à des projets forts, alors n’hésitez pas! Vous vivrez ici des expériences et rencontrerez des gens que vous n’oublierez jamais.

Novembre 2020