Diplômé du baccalauréat en interprétation (chant classique) (2013)
Rencontre avec Xavier Roy, diplômé du baccalauréat en interprétation (chant classique, 2013) de la Faculté de musique de l'Université de Montréal et directeur général du Festival de Lanaudière.
- Parlez-nous de vous et de votre parcours à la Faculté de musique.
Je suis un chanteur classique défroqué maintenant directeur général du Festival de Lanaudière. J’ai complété un baccalauréat en interprétation (chant classique) de 2009 à 2013 et mon passage à la Faculté a changé ma vie. J’y ai rencontré des amis et des collègues exceptionnels, en plus d’y vivre des moments musicaux mémorables. Bien que je ne sois plus musicien professionnel, je me sers encore sur une base presque quotidienne de ce que j’ai appris à la Faculté, notamment en chantant pour mes deux filles!
- Qu’avez-vous préféré à la Faculté?
Le suivi personnalisé dont j’ai bénéficié de la part des professeurs en chant classique et le contact privilégié que j’y ai eu avec eux. Comme étudiant, on ne se sent pas comme un numéro à la Faculté de musique : les professeurs connaissent tous leurs étudiants et étudiantes personnellement. Il est possible de leur demander conseil pour toutes sortes de raisons, qu’elles soient liées à la musique, à la carrière de musicien ou à l’équilibre de vie personnelle. Aussi, compte tenu de la taille très humaine des cohortes, les étudiantes et étudiants bénéficient d’un grand nombre d’opportunités intéressantes et ce, dès le début de leurs études. De mon côté, j’ai eu la chance de participer à une production de l’Atelier d’opéra comme soliste dès ma première année de baccalauréat, ce qui était une expérience exceptionnelle!
- Y a-t-il une personne qui vous ait particulièrement inspiré lors de votre parcours à l’Université de Montréal?
Malgré ma spécialisation en chant classique, c’est le cours du Métier du musicien, avec l’incomparable Robert Leroux, qui a le plus marqué mon parcours. Assez tôt dans mon baccalauréat en chant classique, j’ai commencé à m’intéresser à la gestion des arts. Quand j’ai vu Robert Leroux, debout sur une chaise et criant comme un preacher pour nous inciter à gérer notre pratique musicale comme des entrepreneurs, ce message a profondément résonné chez moi! Aujourd’hui, Robert est non seulement un mentor, mais aussi un ami.
- Comment votre parcours à la Faculté de musique a-t-il influencé votre vie professionnelle?
J’ai appris à chanter à la Faculté et j’y ai aussi eu la piqûre de la gestion des arts dès ma première journée. Après une partie d’improvisation musicale, un nouveau collègue de classe, Louis Alexandre Beauchemin, m’a invité à me joindre à son groupe vocal. Quelques mois plus tard, nous annoncions avec deux autres comparses la création du groupe QW4RTZ, avec qui j’allais donner des centaines de concerts pendant quatre ans. Après avoir quitté le groupe en 2013, je me suis spécialisé dans la gestion culturelle, notamment en marketing à l’Opéra de Montréal et en transformation numérique à la Place des Arts. J’ai eu le privilège d’étudier la gestion à HEC Montréal et à l’University of Oxford, où j’ai complété un MBA. J’ai récemment été nommé directeur général du Festival de Lanaudière, le plus grand festival de musique classique au Canada.
- Y a-t-il un souvenir que vous souhaiteriez partager avec nous?
La grève étudiante de 2012 est probablement le souvenir le plus marquant que je garde de la Faculté. À l’époque, j’étais souvent en tournée avec QW4RTZ et je ne pouvais pas m’investir autant que je l’aurais souhaité en politique étudiante. Je me souviens d’avoir répété à la Faculté, alors que les cours étaient suspendus. L’effervescence était palpable. Je suis convaincu que les musiciens doivent constamment se questionner sur le rôle qu’ils jouent dans le tissu social de leur ville, leur province, leur pays.
C’est d’ailleurs à ce moment que Nicolas Ellis, que j’avais rencontré dans le cours de Robert Leroux, et plusieurs musiciennes et musiciens de toutes les facultés de musique à Montréal avaient fondé un orchestre engagé socialement. Quelques mois après la grève, j’ai proposé à Nicolas de m’impliquer dans cet ensemble, devenu l'Orchestre de l'Agora. Comme président du conseil d’administration de 2014 à 2019, j’y ai vécu certains des moments les stimulants de ma (jeune) carrière de gestionnaire. Depuis sa fondation, l’Orchestre de l’Agora a remis des centaines de milliers de dollars à de jeunes artistes professionnels et à des organismes communautaires dans lesquels ils souhaitent s’engager. Comme quoi on ne sait jamais où des rencontres dans des salles de classe peuvent nous mener!
Janvier 2021