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Lila Duffy

Diplômée de la maîtrise en interprétation (2018)

Instrument : chant classique
Pays d’origine : France (Coulommiers)
Arrivée à la Faculté de musique : automne 2016

  • Parlez-nous de votre parcours.

Je suis née dans la ville de Coulommiers, qui porte un nom de fromage, et j’ai passé trois ans à Montréal avant de déménager à New York. J’ai complété une maîtrise d’interprétation en chant classique à la Faculté de Musique dans la classe de Rosemarie Landry, et j’ai ensuite effectué une première année de doctorat, qui a été pour moi un véritable tremplin tant sur le plan artistique qu’humain.

  • Qu’avez-vous préféré à la Faculté de musique? Y a-t-il un professeur en particulier qui fut une source d’inspiration pour vous?

Les opportunités de performances nombreuses, et indispensables au développement. J’ai beaucoup bénéficié de la diversité des enseignements dispensés, notamment grâce à l’Atelier d’opéra dirigé par Robin Wheeler, à l’Atelier de musique baroque de Luc Beauséjour et à l’Ensemble de musique contemporaine avec Jean-Michaël Lavoie, où j’ai participé à la création d’œuvres de jeunes compositeurs. Sans oublier la musique de chambre avec Jean-Eudes Vaillancourt, les séminaires de mélodie et lied avec Rosemarie Landry et Francis Perron, mais aussi la possibilité de travailler avec des metteurs en scène d’envergure internationale, et des chefs qui nous enseignent la réalité du métier avec beaucoup de pédagogie. Il m’est difficile de choisir qui m’a le plus inspiré, car ce bouillonnement de connaissances a été le cœur de ma formation, et m’a permis de grandir et de développer mon art comme jamais je n’en avais eu l’occasion.

  • Comment votre parcours à la Faculté de musique a-t-il influencé votre vie? 

Quitter mon pays natal m’a aidé à mieux comprendre ce que j’attendais de mes études et de la voie que j’empruntais. Je me suis découverte des ressources que je ne soupçonnais pas, et qui me poussent aujourd’hui à continuer même quand les inévitables doutes communs à tous les musiciens nous assaillent. J’en suis ressortie plus forte, plus mature, et avec une très bonne formation vocale et artistique qui m’a permis d’être admise dans le programme Artist Diploma in Opera Studies à la Juilliard School. C’était bien plus que ce que j’aurais espéré!

  • Quel souvenir gardez-vous de la Faculté de musique? Y a-t-il un souvenir marquant ou une anecdote qui vous vient en tête? 

Je pense à la première répétition avec orchestre de la production d’opéra L’enfant et les sortilèges de Ravel en 2017. C’est une œuvre que j’adore et qui a été mon premier vrai contact avec orchestre. J’ai véritablement eu l’impression de plonger dans la vie de chanteuse lyrique. Je me souviens aussi du concert d’ouverture de la salle Serge-Garant après sa rénovation, la rencontre avec José Evangelista lors de la représentation d’un de ses opéras de chambre, les cours de maître et les intenses emplois du temps en période de production d’opéra, où nous souhaitions presque dormir à l’université pour gagner du temps! Je pense que les productions de l’Atelier d’opéra étaient parmi les meilleurs moments de l’année, les plus exaltants, où l’on se sentait artiste et appartenant à la scène. 

J’aimerais aussi parler des rencontres avec des personnes très généreuses et amoureuses des arts qui m’ont beaucoup soutenue. Je tiens notamment à citer Louise Roy dont j’ai été boursière en 2018 et qui a été très attentive et bienveillante à mon égard, et notre regrettée Anne-Marie Trahan, également donatrice de la Faculté de Musique, qui m’a prise sous son aile et m’a aidée à de nombreuses reprises. 

  • Quels aspects de la vie à Montréal et de la culture québécoise appréciez-vous particulièrement?  

Montréal est une ville incroyable où j’ai adoré vivre et me balader. C’était la ville qui signifiait mon indépendance, qui m’a accueillie, formée et donné du travail. Je suis reconnaissante de cette culture où l’on regarde d’abord les compétences et qui offre la possibilité de les mettre en pratique même si l’on ne nous connaît pas. Ensuite, il faut faire honneur à cette confiance, et le lien est créé pour toujours! Cela permet d’ouvrir de nombreuses portes aux jeunes adultes. 

  • Quels conseils donneriez-vous à une étudiante ou un étudiant de première année?

D’abord, traitez chaque œuvre que vous abordez avec le plus grand professionnalisme (ce qui ne veut pas dire sans s’amuser!). Cherchez la beauté dans tout ce que vous chantez, cherchez le confort vocal, l’énergie, la volonté de transmettre ce message qui vous est propre et qui vous est cher (même dans un chœur!). 

Ensuite, soyez toujours respectueux de vos collègues, professeurs, chefs de chant et chefs d’orchestre : soyez à l’heure et connaissez vos partitions. Pour bien chanter, il faut prendre soin de vous : mangez bien, buvez beaucoup d’eau, dormez bien, faites du sport juste ce qu’il faut. N’hésitez jamais à demander de l’aide. 

Ne vous comparez pas aux autres. N’oubliez pas que la seule compétition qui existe est avec vous-même, et c’est la seule qui vaille le coup d’être gagnée!

  • Qu’aimeriez-vous dire aux étudiantes et étudiants qui songent à venir poursuivre leur parcours à la Faculté de musique?

Montréal est probablement l’une des meilleures villes au monde pour y poursuivre des études, notamment en musique. Bien sûr pour sa qualité de vie indéniablement supérieure à de nombreuses métropoles, et pour la qualité de l’enseignement qui y est dispensé. La vie artistique et culturelle de la ville est extrêmement riche, variée et accessible. Il y a la Place des Arts et sa Maison symphonique qui est une merveille, abritant un orchestre hors-pair qui m’a bouleversée maintes fois. Dans ce contexte, la Faculté de musique a énormément à offrir aux étudiants : elle fait partie intégrante du paysage culturel (la salle Claude-Champagne est un lieu privilégié des Montréalais et offre une grande visibilité aux étudiants de la Faculté). C’est un grand saut à faire, mais c’est probablement celui que vous ne regretterez jamais d’avoir fait! 

Novembre 2020