Mélanie Léonard
Directrice musicale du Sudbury Symphony Orchestra et diplômée du doctorat en direction d’orchestre (2008)
- En quelques mots, comment vous décririez-vous?
J’ai grandi à Salaberry-de-Valleyfield, en Montérégie. Je suis une passionnée de musique et une passionnée en général. Mon parcours est riche de détours en danse, en théâtre et en arts visuels. Je me questionne, j’observe, je réfléchis, et je sors avec plaisir de ma zone de confort. J’aime être confrontée à mes limites, car ça me motive à me développer autant personnellement que professionnellement. Je suis curieuse et j’aime me renseigner sur des sujets divers allant de la science à la psychologie. J’aime me perdre en lisant de la poésie et décrocher en jouant à des jeux vidéo ou en faisant de la moto.
- Quels programmes d’études avez-vous suivis à la Faculté de musique?
J’ai d’abord complété mon baccalauréat en techniques d’écriture à l’Université de Montréal. Puis, j’ai fait ma maîtrise en direction d’orchestre à la Hartt School of Music au Connecticut. Je suis revenue à l’Université de Montréal au troisième cycle. Je suis chef d’orchestre diplômée doctorat en direction d’orchestre. J’ai gradué avec l’honneur d’être la première femme à obtenir un doctorat dans cette discipline à l’Université de Montréal!
- Qu’avez-vous préféré à la Faculté? Quels professeurs vous ont le plus inspirée pendant votre parcours à l’Université de Montréal?
Tous mes professeurs m’ont inspirée à différents niveaux. Les groupes en direction d’orchestre sont petits. Nous étions cinq au total à étudier dans le programme de maîtrise ou de doctorat. Ça favorise un milieu d’apprentissage beaucoup plus personnalisé autant dans l’échange entre les étudiants qu’avec nos professeurs.
Je suis reconnaissante pour tout ce que mes codirecteurs de thèse, Paolo Bellomia et Jean-François Rivest, m’ont appris. Au-delà de leur enseignement de la matière didactique, ils ont toujours été disponibles pour m’écouter et nourrir mes réflexions. Pour devenir un bon chef d’orchestre, il faut aussi avoir cet espace pour se développer au niveau humain et philosophique.
- De quelle manière votre parcours à la Faculté de musique a-t-il influencé votre vie?
La Faculté de musique m’a donné tous les outils nécessaires pour réussir. Même après avoir terminé mes études, mes professeurs sont demeurés disponibles pour répondre à mes questions et me recommander lorsque j’ai posé ma candidature afin d’obtenir un poste. Je suis aujourd’hui directrice musicale du Sudbury Symphony Orchestra, en Ontario. Je suis aussi chef invitée auprès d’orchestres symphoniques professionnels au Canada. J’ai entre autres travaillé avec Les Violons du Roy, l’Orchestre Métropolitain, le Toronto Symphony Orchestra et l’Orchestre du Centre national des arts à Ottawa. Je dirige également en studio pour divers projets. J’ai entre autres participé à l’enregistrement de la musique qui accompagne le spectacle Aura à la basilique Notre-Dame à Montréal.
- Quel souvenir gardez-vous de la Faculté de musique? Avez-vous une que vous voudriez partager avec nous?
Je me souviens de l’esprit de communauté et de l’ambiance amicale dans notre salle commune au café Le Triton. Au-delà de ce qui nous était enseigné, je garde cette impression de convivialité et cette facilité d’échanger avec les autres étudiantes et étudiants, car nous nous retrouvions dans notre passion pour la musique, nos peurs et nos espoirs communs.
À notre dernier cours de la dernière année du baccalauréat – je crois que c’était un cours de contrepoint –, nous avons allumé des feux de Bengale pour célébrer dans la classe. Nous avons malencontreusement ainsi déclenché l’alarme et toute la Faculté a dû sortir dans le stationnement pendant que les pompiers s’assuraient que les lieux étaient sécuritaires. Nous avons terminé notre diplôme avec éclat!
- Comment le réseau que vous avez bâti à la Faculté de musique a-t-il contribué à votre carrière?
Plusieurs de mes collègues de classe sont maintenant des professionnels œuvrant dans le même réseau que moi. C’est une grande chance et une force de pouvoir compter sur eux. Il est vital de se supporter et de s’entraider. Comme dans plusieurs domaines, entretenir un réseau de contacts est primordial. Nous faisons tous partie du même écosystème, toute discipline confondue.
- Qu’aimez-vous le plus dans votre pratique professionnelle?
Ce qui me rend le plus heureuse dans mon métier, c’est de pouvoir contribuer à ma communauté en vivant de ma passion. C’est un grand privilège de pouvoir toucher le cœur des gens par la musique. La musique est un art, mais c’est avant tout une grande expérience humaine.
- Quelles sont, selon vous, les trois qualités les plus importantes pour un chef d’orchestre?
Je dirais plutôt trois aptitudes :
- L’humilité de reconnaître que chaque moment est une opportunité d’apprendre
- Un désir sincère de partager avec les autres à travers la musique
- Une persévérance à toute épreuve
Pour en savoir plus :
Novembre 2020