Mes travaux actuels se concentrent principalement sur l’approfondissement et l’exploration des possibilités discursives des musiques audionumériques. À une ère où la création sonore est marquée par la fascination pour les nouveaux contenants médiatiques, la recherche sur les notions de discours me semble essentielle. Mes «architectures sonores» questionnent la grammaire de l’organisation sonique et les éléments constituant les possibles discours de l’audible. Elles cherchent à explorer davantage de nouvelles rhétoriques par le biais d’interdisciplinarités médiatiques conceptuelles de nature audiovisuelle (cinéma), littéraire (Nouveau roman, Oulipo, rhétorique), artistique (arts visuels, architecture) ou scientifiques (morphogenèse, modèles naturels, théories de l’auto-organisation, systémique, sciences humaines et communicationnelles, sciences cognitives et perception, intelligence artificielle). À cet effet, j’ai déposé en 2012 une thèse (Du langage cinématographique à la musique acousmatique : écritures et structures) portant sur les arrimages possibles entre la grammaire cinématique et la musique audionumérique.

Compositeur de musique acousmatique, c'est-à-dire d'une musique qui s'écoute sans se voir, qui est fixée sur un support — autrefois la bande magnétique, aujourd'hui les mémoires informatiques — je m'intéresse tout particulièrement à la spatialisation sonore. La musique acousmatique est en quelque sorte le «cinéma pour l'oreille» du domaine musical. Comme pour le cinéma, elle créée une rupture avec un art d'interprétation — le théâtre pour ce dernier, la musique instrumentale pour la première — et elle aborde l'ensemble des matériaux sonores disponibles comme autant de sources disponibles pour la création d’univers musicaux inouïs. La musique acousmatique repousse les limites des paramètres traditionnels de la musique, comme la hauteur, la dynamique, la durée ou le timbre, mais en plus elle ajoute celui de l’espace. L’espace du son est en effet ce que l’on peut considérer comme la caractéristique essentielle du médium. La diffusion sur des ensembles de haut-parleurs de plus en plus sophistiqués et complexes permet d’habiter l’espace d’une manière de plus en plus immersive.
Mon domaine de recherche est très précisément celui de l’immersion spatiale. À ce titre, j’ai fondé le Groupe de recherche en spatialisation sonore (GRIS) en 2008. C’est à l’intérieur de ce groupe que nous avons créé deux outils de spatialisation sonore: SpatGRIS3 pour la diffusion en mode plan et en trois dimensions. ControlGRIS qui est un plugiciel que les atistes peuvent insérer dans leur séquenceur préféré pour contrôler le patialisation. Toutes mes musiques récentes ont été composées avec l’aide de ces outils inédits sur la planète. Gratuits et en source libre!

http://gris.musique.umontreal.ca/fr/

• Musiques numériques et musicologies numériques, recherche d'information musicale (music information retrieval)
• Musicologie de l'interprétation (performance studies)
• Étude du timbre instrumental et vocal, de la production par le geste de l'interprète à la perception par l'auditeur, et suivant différentes perpectives disciplinaires (acoustique, biomécanique, cognition et perception)
• Application des méthodes d'analyse issues du domaine de l'acoustique et de l'informatique musicale à l'étude l'interprétation en musique
• Analyse des paramètres sonores de l'inteprétation participant à l'expression des styles, des caractères et des émotions en musique
• Analogies voix/musique (l'instrument de musique comme extension de la voix humaine)
• Santé et bien-être des musiciens