Étudiante au baccalauréat en musique
- D'où venez-vous?
Luthière du quatuor depuis 2006, j’ai grandi à Paris où j’ai développé un amour pour les vieilles pierres, la peinture et la musique qu’elles abritent, pour la vie et les idées qui y fourmillent. En 2012, je suis arrivée à Montréal pour découvrir d’autres façons de travailler et une autre culture que la mienne.
- Pourriez-vous nous parler brièvement de votre parcours?
L’envie de chanter m’a toujours habitée, parallèlement à celle de fabriquer des instruments du quatuor. La rencontre avec mon professeur de chant Philippe Bolduc m’a encouragée à approfondir l’apprentissage du chant. C’est dans ce but, qu’en 2019, je me suis inscrite à la Faculté de musique de l’Université de Montréal.
- Pourquoi avoir choisi de poursuivre vos études à la Faculté de musique?
Je voulais d’abord faire des études en chant classique, mais finalement, je me rends compte qu’une des raisons profondes de mon retour à l’université était aussi un désir de stimulation intellectuelle. Le baccalauréat en musique, qui semble souvent méconnu, me permet de toucher à différentes disciplines. Il me donne l’occasion de rencontrer des étudiants et étudiantes de différents programmes, ce qui est une très grande richesse.
- Que préférez-vous à la Faculté?
Les cours me permettent d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences, mais j’aime aussi rencontrer toutes les personnes qui font vivre la Faculté. Je trouve la Faculté de musique de l’UdeM très familiale et chaleureuse, quand elle fonctionne normalement : « en personne ». J’ai été assez surprise par le niveau d’encadrement que nous y recevons. Cela créé une proximité entre les étudiant·es et le corps enseignant vraiment bénéfique à l’apprentissage.
- Quel(le) professeur(e) vous inspire?
Caroline Traube, professeure d’acoustique musicale et de psychoacoustique. Elle a le don de rendre accessible sa matière à des musicien·nes qui n’ont parfois aucun bagage scientifique, ce qui est mon cas. Elle parle de la recherche avec une grande simplicité et des étincelles communicatives. Sa pluridisciplinarité me parle particulièrement et me donne confiance pour suivre mes envies d’explorer des domaines dont la complémentarité n’est pas « officiellement reconnue ». En m’offrant un contrat d’auxiliaire d’enseignement, Caroline Traube me fait aussi découvrir la joie d’animer les laboratoires pour partager cette matière avec les étudiantes et étudiants actuellement qui participent au cours.
- Avez-vous fait des apprentissages à la Faculté dont vous n’auriez jamais soupçonné l’existence ou l’utilité auparavant?
Je ne peux pas dire que je n’en aurais pas soupçonné l’existence ni l’utilité auparavant, mais oui, l’acoustique! Je me passionne pour cette matière et j’encourage tous les luthiers et musiciens à suivre ce cours pour mieux comprendre leur matériau de base qu’est le son. C’est fascinant!
Je n’imaginais pas trouver ici une façon si concrète de relier le chant à la lutherie. J’ai complété un travail de recherche pour le cours d’acoustique des instruments de musique donné par Vincent Verfaille et je commence maintenant à approfondir le sujet en travail dirigé avec Caroline Traube. J’espère aller plus loin en maîtrise.
- De quelle manière votre parcours à la Faculté de musique influence-t-il votre vie ?
Je ne pensais pas faire une maîtrise en arrivant ici. Depuis un an, il en est question. Cela me fait faire une parenthèse un peu déroutante dans mon métier que j’aime profondément, mais je viens chercher des connaissances qui se retrouveront utiles un jour sur mon établi. Pour l’instant, il est difficile de savoir où ces quelques chamboulements m’emmèneront, mais je sens qu’ils me permettront de tracer un chemin bien particulier qui m’ouvrira des portes encore insoupçonnées.
- Dans votre parcours à la Faculté de musique, vous avez sûrement croisé des personnes marquantes qui ont un impact sur votre développement. Pouvez-vous nous parler de certaines d’entre elles?
Bien sûr, Caroline Traube, dont j’ai parlé plus haut, mais aussi Gabrielle Therrien qui enseigne le solfège avec une grande chaleur, Matthew Lane qui m’a fait découvrir et aimer l’harmonie, François de Médicis qui raconte l’histoire de la musique avec passion, Federico Lazzaro qui m’a engagée comme auxiliaire pour l’équipe Musique en France de l’OICRM et m’a donné l’occasion de rédiger mon premier article, Marie-Hélène Benoit-Otis qui m’a encadrée dans la rédaction de cet article et Luce Beaudet : Elle ouvre nos oreilles mais surtout témoigne d'une grande liberté intérieure qui force l'admiration et l'envie de suivre sa trace dans la poursuite assidue de nos objectifs. Sylveline Bourion, responsable de mon programme, et Mathieu Lussier, vice-doyen au premier cycle, ont chacun à leur façon été très réceptifs à certaines questions qui se posaient dans mon parcours et m’ont aidée à y trouver des solutions.
Toutes ces personnes ont participé à me donner plus d’assurance par leur enseignement et par la confiance qu’ils m’ont témoignée.
- Quels conseils donneriez-vous à un étudiant de première année ?
Profiter des formations de la bibliothèque, aller à la rencontre des autres étudiant·es, poser des questions en cours, aller aux concerts, participer à l’association étudiante. Et ne pas hésiter à aller chercher en dehors des murs ce qu’ils ne trouvent pas à l’université.
- Quelles sont les 3 qualités les plus importantes pour un musicien ?
1. Apprendre à se connaître.
1. Être attentif aux personnes qu’on rencontre.
2. Ne pas s’interdire de faire ce qu’on a envie de faire malgré les pressions extérieures et celles qu’on se met à soi-même.
- Outre la musique, quels sont vos intérêts ou passions ?
Les rencontres, la vie en société et la politique.
- Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Retrouver plus de temps pour la lutherie, chanter et partager les connaissances que j’aurai acquises à la Faculté avec mes collègues luthiers et les musiciennes et musiciens avec qui je travaille.
Crédit photo : Sara Teinturier
Mars 2022